Revue culturelle d’avril 2021

PEINTURE, DESSIN & ART GRAPHIQUE

Knizzart, le collage autrement

L’Opinion | Voir l’article original d’Anoire El Attari

« Knizzart », c’est le projet de Kenza Bennani, une jeune artiste marocaine à la frontière entre photographie et collage ! Kenza a commencé par exprimer sa créativité en lançant un projet artistique portant sur la superposition d’images et photos en « collages » sur les réseaux sociaux Instagram et Pinterest. Aujourd’hui, elle réaliste un rêve au travers d’une véritable exposition !

Source: Facebook Knizzart

N’hésitez pas à visiter sa page facebook !

Mo Baala, absence et présence

Le Journal de Tanger | Voir l’article original de Romaisae

Mohammed Baala, dit « Mo Baala », est un artiste qui s’est construit au contact de la rue : les souks, les bazars séculaires de la ville de Taroudant (Maroc) mais aussi le spectacle de la Halka (ancienne forme de théâtre de rue) l’inspirent ! Ce touche-à-tout a recours – entre autres – au graffiti, à la sculpture, aux collages et ce grâce à des matériaux simples chinés chez les artisans des souks.

Source : Institut Français de Tanger

Jettez un œil à sa biographie officielle et ses dernières actualités !

Quand l’art se questionne sur Ramadan en temps de COVID-19

Arab News | Voir l’article original de Shaistha Khan

Le Khaleeji Art Museum (KAM) est le premier musée numérique qui présente le travail des artistes et des photographes des États arabes du Golfe, en organisant des expositions et des galeries d’œuvres en ligne. La dernière exposition en date de ce musée, créé il y a un an, est « Ramadan amid COVID-19 ».

« Pendant le Ramadan, la nourriture se transforme en obsession. S’abstenir pendant la journée crée l’envie », explique Al-Zadjali (une des deux sœurs fondatrices du KAM) sur son compte Instagram.

Un thème à découvrir … après avoir mangé !

Œuvre d’Essa Hujeiry alliant la photographie et le travail numérique
Source : Arab News

MUSIQUE

Le patrimoine musical arabe menacé

Middle East Eye | Voir l’article original de Wassila Belhacine

Kamal Kassar est le directeur de la fondation AMAR ; ce projet a pour objectif l’archivage et la recherche sur la musique arabe. Ce passionné s’est donc associé au MUCEM (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée à Marseille) pour préserver et rendre hommage à la diversité du patrimoine musical arabe.

En cette période Covid, ils ont même pensé au distanciel en offrant la possibilité de « consommer » l’exposition depuis n’importe où via une application et une radio ! Plus d’excuses ! Pour plus d’infos ici !

La culture-pop égyptienne

Orient XXI | Voir l’article original de Marianne Roux

Street art du Caire Source : Mohamed Hossam

Au travers de leur nouvel ouvrage, Culture pop en Égypte. Entre mainstream commercial et contestation, Richard Jacquemond et Frédéric Lagrange nous dresse l’état des lieux de la recherche sur les manifestations de la culture pop en Egypte. Entre culture commercial au service d’un pouvoir fort et culture contestataire, découvrez avec eux la chanson, le roman et même de la pub !

CALLIGRAPHIE

Zola Djenane et la « calligraphie berbère »

Arab News | Voir l’article original

Une fois n’est pas coutume, il ne s’agit pas ici de calligraphie arabe : en effet, Zola Djenane créée à partir de l’écriture amazighe !

« J’utilise le tifinagh, les lettres de l’alphabet amazighe ; des lettres tout en nuances, qui ne sont pas figées. On remarque la dynamique et le mouvement car, en créant, je modifie la lettre en symbole, en y intégrant un caractère abstrait, comme cela, chaque lettre raconte une histoire, une émotion, un souvenir » a-t-elle confié à Arab News.

Univers à découvrir !

Source : Arab News

LA RENCONTRE DU CCAPL

Ce mois-ci, nous avons le plaisir de vous présenter Fakhri Souissi !

Peintre, décorateur, professeur particulier, cet artiste tunisien vous émerveillera grâce à son univers entre symbolisme et art nouveau !

Avec son épouse, Leslie Hervé (également peintre et décoratrice), Fakhri Souissi crée des meubles inspirés des œuvres de Gustav Klimt. Résultat saisissant !

De la toile au tissu d’ameublement, laissez-vous emporter dans leur univers ! Nous, on a adoré !

© Fakhri Souissi

Son parcours

Fakhri est originaire de Kerkennah, une petite île tunisienne de la mer Méditerranée connue pour ses pêcheurs. C’est cet univers qui, dès le plus jeune âge, a inspiré l’artiste.

Comme il le dit si bien « la mer est générosité, ouverture, sans limite et cela inspire ma philosophie de vie. C’est le secret de ma pratique artistique. »

Fakhri Souissi envisage l’art comme son passeport, une manière de casser les barrières et de partir à l’aventure dans l’immensité de l’océan. Tel un pêcheur en quête de poissons, il nous explique avoir entrepris un voyage – presque initiatique – pour trouver sa destinée. Ce périple le conduira d’abord vers le nord de l’Europe, puis en Suisse où il se trouve au début de la pandémie de Covid-19. C’est là, dans une chambre provisoire qu’il entame le confinement.

Que faire seul, sans aide, sans soutien, dans un pays qui n’est pas le sien ? Eh bien créer pardi ! Une chaise, un pot de peinture, beaucoup de talent et c’est ainsi que la seule chaise de sa chambre se transforme en œuvre d’art ! Le résultat le voici : une magnifique chaise reproduisant « le baiser » de Gustav Klimt. Fakhri la réinterprète selon les évènements puisque la jeune femme y porte un masque, devenu si commun dans notre quotidien …

Chaise inspirée du « Baiser » de Klimt. Photo prise en Suisse sur son lieu de confinement.

Le succès est au rendez-vous et l’œuvre va même au-delà de ses espérances : en effet, plus qu’une recherche de réconfort, il va réussir le tour de force de remonter le moral à sa communauté d’internautes ! Selon lui, « l’art permet de demander de l’aide mais surtout d’apporter du bonheur ».

La chaise lui réserve encore bien des surprises : convaincu que l’art connecte les âmes, il rencontre Leslie Hervé, une Française habitant en Bretagne. Elle aussi est touchée par la mer, la nature et l’amour de la création. Comme des retrouvailles par-delà les différences culturelles ils partagent les mêmes valeurs et les mêmes aspirations. Aujourd’hui, ils sont partenaires à la vie comme à la scène, ou plutôt à l’art puisqu’ils vivent et créent ensemble !

Son inspiration

« Pour moi, l’art est un don de dieu » dit-il, « c’est à la fois une thérapie qui nous fait nous sentir en vie et une lettre que nous laissons aux génération futures ». On comprend dès lors pourquoi la générosité et le don de soi est au centre de sa création artistique !

Si on s’aperçoit très vite de l’influence de Klimt dans les œuvres de Fakhri, ce dernier nous apprend que Klimt lui-même s’était inspiré de l’Afrique. Il dit y retrouver des symboles, des sortes de talismans spirituels issus du patrimoine africain.

Comparaison de motif berbère et de peinture de G. Klimt. Fourni par Fakhri Souissi

Fakhri Souissi se sent très proche du symbolisme de Klimt, qu’il trouve lumineux, coloré et élégant. Tout comme le célèbre peintre, Fakhri est décorateur et utilise de nombreuses techniques et supports.

Fakhri Souissi est également professeur particulier. Lui-même autodidacte, il considère l’art comme une transmission d’un élément d’âme. Selon lui « un artiste c’est comme un collectionneur qui aime voir son âme dans les tableaux qu’il crée pour les autres ». C’est cette pédagogie propre qu’il tente de transmettre ; même au plus fort du confinement et grâce aux techniques modernes de visioconférence, il tente d’offrir aux gens la possibilité de se détendre et de transmettre leur propre générosité. Bref, de quoi rendre le monde plus lumineux, n’est-ce pas ?!

De son pays, la Tunisie, il en parle avec beaucoup de fierté ! Pour lui cependant, l’art n’a pas de frontière : « il s’adapte à ce que les gens aiment, ce qui les touche et c’est comme ça que je travaille ». « Il y a des amateurs d’art partout » nous explique-t-il « si l’on garde l’esprit ouvert et qu’on désire vivre ensemble, les œuvres parleront d’elles-mêmes ».

Son message

En vivant son art comme un style de vie, Fakhri affirme ne pas seulement gagner sa vie mais surtout gagner sa liberté, sortir d’un modèle économique qu’il ne cautionne pas et ainsi pouvoir donner du cœur :

« Ma leçon serait d’aimer ce que l’on fait, de tout donner avec générosité et de garder l’esprit ouvert. Dans ce cas alors, on peut tout atteindre ! »

Pas rassasié ? Cliquez sur les liens ou les images ci-dessous pour accéder à leurs réseaux sociaux :

https://www.facebook.com/Fakhri-Souissi-kunst-2087283204618549

https://www.facebook.com/GRIPH56/

Aucune description de photo disponible.
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EN BREF, DANS L’ACTUALITÉ CETTE SEMAINE

En Israël :

Le Covid a depuis un an – le milieu culturel est le premier à le dire – le monopole de l’actualité… Pour qui s’intéresse aux relations israélo-palestiniennes, on ne trouve en ce moment dans les médias que les bons résultats d’Israël en matière de gestion de l’épidémie et de vaccination ! Mais fouillons un peu…

De plus en plus d’ONG font entendre leur voix pour donner une autre image de la situation dans le pays et en territoire occupé : Human Rights Watch (ONG internationale de défense des droits de l’homme) a, par exemple, qualifié « d’apartheid » la politique de l’État hébreux envers les Palestiniens. C’est une première !

Par ailleurs, certains se questionnent (Voir l’article de l’Orient XXI) – sur le véritable poids que peuvent encore avoir les partis politiques arabes dans la gouvernance d’Israël. Si ces derniers représentent près de 20 % de la population totale du pays, officiellement les citoyens israéliens ne possèdent pas les mêmes droits que les citoyens juifs…

Enfin, on constate que même la rue s’embrase autour de ces questions de ségrégation : « Mavet la Arabim », « Mort aux Arabes », voilà ce qu’ont scandé des militants du groupe d’extrême droite israélien Lehava dans la nuit du 24 au 25 avril ! Une nuit de violence et une montée en puissance de l’extrême droite israélienne restées dans le silence de nos médias traditionnels, comme s’en offusquent certains journalistes et activistes.

En Algérie :

En Algérie aussi, la contestation gronde ! Entre colère de la jeunesse, Hirak, soulèvement inévitable (Voir l’analyse du professeur Arous) d’un côté et, remise en cause de l’autonomie, voire même condamnation, des chercheurs (Voir le cas Saïd Djabelkhir ) de l’autre, la fracture entre les dirigeants algériens et la population est de plus en plus marquée…

Petite note positive : la création d’un café exclusivement féminin, « Butterfly ». Une initiative semblable avait été menée au Maroc, on vous en parlait ici.

En Turquie :

Au centre de l’actualité européenne avec le « sofagate », le président turque Recep Tayyip Erdogan est également très actif dans le monde arabe.

Découvrez les multiples initiatives d’Ankara pour sortir de l’isolement diplomatique et pour renouer avec Le Caire et Riyad.

Au Liban :

Un pays sans gouvernement ? La Belgique connait ! Mais la crise dans laquelle s’enfonce le Liban est cependant sans précédent ! Suite et malheureusement pas fin de la saga politique libanaise….

Le poids de l’histoire dans le monde arabe :

Amis amateurs d’histoire et politique, nous vous proposons un retour sur des évènements encore lourds de conséquences sur le monde arabe actuel ! Comment l’histoire peut éclairer le printemps arabe ou les tractations politiques autours de la gestion de la Mosquée Al Aqsa ? C’est ce que nous allons tenter de comprendre !

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