LA DÉPÊCHE DU CCAPL – 3 novembre 2023

En vrac dans le Monde Arabe et au Moyen-Orient…

Égypte : Après de longues négociations, tant avec l’État d’Israël qu’avec le Qatar, l’Égypte a ouvert sa frontière avec la bande de Gaza. Un nombre prédéfini de civils a ainsi pu trouver refuge en Égypte. Ces derniers sont essentiellement des blessés, des binationaux et des travailleurs humanitaires :

Les civils attendant toujours au poste frontière de Rafah espèrent que ce poste frontière restera ouvert afin de permettre à ceux qui le souhaitent de fuir les bombardements ou la faim :

Israël – Liban : Depuis le 7 octobre (attaque du Hamas), la frontière entre les deux pays est le témoin d’opposition et de provocation armées. Tsahal (l’armée de défense israélienne) d’un côté et le Hezbollah de l’autre, les observateurs craignent l’ouverture d’un nouveau front au conflit.

Malgré les déboires que connait leur pays, les Libanais jouent la carte de l’unité nationale, surtout au sujet du soutien à la population palestinienne (Voir l’article de Paul Khalifeh) :

Manifestation à Beyrouth, le 29 octobre 2023, en solidarité avec les Palestiniens de Gaza. © AFP & Ahmad al-Rubaye

Le Sud-Liban – quant à lui – ressent dans sa chair l’implication du Hezbollah face à « l’ennemi israélien ». Les civils auraient d’ailleurs été frappés par des tirs de missiles au phosphore blanc :

Israël – Palestine : L’actualité ne désemplit malheureusement pas de nouveaux drames du conflit israélo-palestinien.

Cette semaine, l’armée israélienne a lancé « deuxième phase de la guerre », en débutant son opération terrestre au sein de la bande de Gaza (Voir l’article de Middle East Eye).

Mardi 31 octobre, c’est le plus grand camp de réfugiés de la bande de Gaza, Jabaliya, qui était victime d’un bombardement, causant la mort au moins 100 Palestiniens. Selon les autorités palestiniennes, cette destruction est à imputer à l’armée israélienne, en raison des six bombes de fabrication américaine utilisée lors de la frappe (Voir l’article de Middle East Eye). Une participation indirecte des États-Unis qui est loin de passer inaperçue au Moyen-Orient… (Voir l’article de Saleh Al-Batati)

Le camp de Jabaliya. © Reuters

Les réfugiés palestiniens de Cisjordanie sont, eux aussi, pris à partie :

Côté israélien, il semble également important de rappeler que l’approbation de la contre-offensive est loin d’être partagée par tous. D’une part, il existe des colons qui se verraient bien reprendre possession de Gaza :

De l’autre, des groupements de citoyens israéliens et palestiniens qui prônent le vivre ensemble :

Notons enfin que le monde du journalisme envoie un appel aux instances internationales afin de les enjoindre à faire tout leur possible pour protéger les journalistes de la Bande de Gaza mais aussi pour permettre aux journalistes étrangers d’accéder à l’enclave en vue d’exercer leur mission d’information.

Jordanie : Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, sera prochainement en visite dans le pays. La Jordanie est en effet un partenaire historique des États-Unis et un interlocuteur d’Israël pour maintenir un équilibre fragile dans la région (Voir l’article d’Arab News). Ce voyage intervient cependant dans une situation de crise : au vu des derniers évènements, le pays a annoncé rappeler son ambassadeur en Israël.

D’autres états ont d’ores et déjà indiqué leur intention de rompre toutes relations diplomatiques avec Israël ou de boycotter ses produits :

Sahara Occidental : Dimanche 29 octobre, quatre explosions survenaient dans la région, avec pour bilan un mort et trois blessés. Si cet évènement illustre un regain des tensions entre le Front du Polisario et l’État marocain, tous deux nient être responsables de ces tirs. Le Maroc a ouvert une enquête (Voir l’article de Middle East Eye).

Omar Hilale, l’ambassadeur du royaume à l’ONU, a déclaré :

« Nous n’accusons personne parce que tout simplement nous attendons les résultats probants de cette enquête. […] Pour le moment, tout ce que nous pouvons dire, c’est que ces attaques de victimes innocentes ne resteront pas impunies. Les responsables devront assumer leur responsabilité juridique mais aussi politique. […] Mais nous ne pouvons pas ignorer qu’il y a un faisceau d’indices également probants. »

Et d’ajouter au sujet de l’absence de démenti du Front Polisario : « Son silence, confirme que c’est eux qui sont derrière ces explosions. »

Ceci intervient dans un contexte particulier puisque le Conseil de sécurité de l’ONU vient de voter une résolution renouvelant pour un an le mandat de la mission de maintien de la paix des Nations unies au Sahara occidental (MINURSO).

Syrie : Le pays connait lui aussi une recrudescence de la violence ces dernières semaines. Tant et si bien que la commission d’enquête internationale indépendante des Nations unies sur la Syrie, a pris la décision d’investiguer quant à l’utilisation présumée d’armes interdites par le droit international, telles que des armes chimiques (Voir l’article de Harun al-Aswad) :

« Nous enquêtons sur des incidents présumés d’utilisation d’armes à sous-munitions et d’armes incendiaires et rendrons compte de nos conclusions détaillées en mars 2024 » a annoncé Paulo Pinheiro, le président de l’enquête.

Notons qu’outre les attaques syriennes, la population est également victime de frappes russes, turques et israéliennes.

Tunisie : Le jugement a été rendu ! Rached Ghannouchi, le chef du parti d’opposition Ennahdha, écope en appel d’une peine de quinze mois de prison ferme pour « apologie du terrorisme ». Le politicien de 82 est détenu depuis avril 2023 (Voir l’article de Middle East Eye & Agences).

Rached Ghannouchi. © AFP & Fethi Belaid

Pour son parti, il s’agit « une fois de plus la subordination d’une partie du pouvoir judiciaire au pouvoir exécutif et à sa volonté de harceler ses opposants politiques ».

Turquie : Autre acteur majeur de la région, la Turquie a décidé de prendre position dans le conflit qui oppose Israël et la Palestine. Le président Recep Tayyip Erdoğan n’a pas hésité à accuser l’État hébreux de perpétrer « des crimes de guerre » !

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