En vrac dans le Monde Arabe et au Moyen-Orient…
Arabie Saoudite : Cette semaine avait lieu un sommet de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique, à Riyad. Évidemment, contexte oblige, les discussions ont porté sur la guerre israélo-palestinienne :
Égypte – France : L’hexagone est-il aux portes d’une nouvelle « crise des visas » ? C’est possible… On connait les différends qui ont opposé la France avec plusieurs pays du Maghreb au sujet du refus d’octroyer des visas à leurs ressortissants. L’Égypte, cependant, se pensait protégée par les liens diplomatiques et économiques (surtout dans le domaine de l’armement) qui la lie à la France.
Or, comme le rapporte l’Orient XXI, les Égyptiens ont beaucoup de mal à obtenir un visa d’entrée pour la France. Karem Yehia (écrivain et journaliste égyptien) relate les difficultés rencontrées pour entrer en possession du précieux sésame.
Israël – Palestine : Les dernières informations en provenance de la Bande de Gaza rapportent l’entrée des forces militaires israéliennes dans l’hôpital Al-Chifa, le plus grand de l’enclave. Selon al Jazeera, des soldats ont fouillé les chambres et interrogé des médecins et des patients ; les forces israéliennes tireraient même à balles réelles à l’intérieur du complexe (Voir l’article de Middle East Eye & Agences).
Cependant, au vu du blocus imposé à la région, il est très difficile pour les journalistes de rapporter avec exactitude ce qu’il s’y passe. Les seules entrées autorisées à Gaza se font en compagnie de l’armée israélienne elle-même :
Certaines photos ou témoignages réussissent néanmoins à sortir de l’enclave. L’information qui a fait le tour du monde cette semaine est celle de ces bébés prématurés sortis de leur couveuse suite à l’arrêt de l’approvisionnement en électricité :
Des nouveau-nés partagent un lit après avoir été retirés de leurs incubateurs dans l’hôpital al-Chifa (Gaza) après l’arrêt de l’approvisionnement en électricité, le 12 novembre 2023. © Reuters
Outre ces bébés, de nombreux Palestiniens ne sont plus en mesure d’être soignés, par manque soit de matériel, soit d’électricité. L’OMS rappelle à ce sujet que « les patients nécessitant des soins de santé ne devraient jamais être exposés à la peur, et les agents de santé qui ont prêté serment de les soigner ne devraient jamais être forcés de risquer leur propre vie pour leur prodiguer des soins. » (Voir l’article de Maha Hussaini, Aseel Mousa & Areeb Ullah).
Côté israélien, les familles des otages appellent leur gouvernement à œuvrer à la libération des otages.
Liban : On le répète de dépêche en dépêche, le pays du Cèdre s’enfonce toujours plus dans la crise. Voire « les crises » … C’est ce qu’illustre Anxious in Beirut, le premier documentaire hybride de Zakaria Jaber.
Bien que déjà primé à quatre reprises, le film est interdit de distribution au Liban (Voir l’article de Léonard Sompairac). En effet, le jeune réalisateur dérange ! À travers son documentaire, il évoque les causes qui – selon lui – responsables de la chute du pays et personne n’est épargné : monopoles financiers, banques, grandes familles, responsables politiques, médias et appareils régaliens comme l’armée et la justice, est mis à nu et même désigné en la personne des inamovibles Saad Hariri, Nabih Berri, Samir Geagea, Michel Aoun et Hassan Nasrallah.
Sorti il y a plusieurs mois, le documentaire ne tient évidemment pas compte de la nouvelle crise qui frappe le pays : les tensions aves son voisin israélien.
Maroc : Triste constat pour le royaume chérifien, le nombre de mariages concernant des mineurs d’âge est en augmentation constante !
En 2004, le Maroc édictait, selon le Code de la famille, que la capacité matrimoniale n’était l’apanage (tant pour la femme que pour l’homme) des personnes ayant 18 ans révolus. Cependant, la liberté était laissée au juge de passer outre cette disposition sous certaines conditions.
Malheureusement, cette dérogation est de plus en plus invoquée si l’on en croit le journal Al-Quds al-Arabi. Celui-ci affirme avoir pu consulter une copie du rapport sur la justice familiale au Maroc, réalisé par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire : entre 2017 à 2021, un total de 128 391 demandes d’autorisation de mariage de mineures ont été déposées, soit 25 678 demandes par an (Voir l’article de Middle East Eye).
Les observateurs craignent une nouvelle hausse du phénomène suite au séisme qui a frappé le pays et à la situation de précarité qu’il a engendré dans certaines régions.
Soudan : On déplore une nouvelle attaque à caractère ethnique dans le pays. Les Forces paramilitaires de soutien rapide (ainsi que d’autres milices arabes) ont perpétré une attaque contre des civils massalit à Ardamata. Près de 1 300 personnes, pour la plupart appartenant à la communauté massalit, ont été tuées entre le 2 et le 6 novembre.
Ce massacre, assimilé à un nettoyage ethnique, ne serait pas sans rappeler une autre attaque en juin dernier. L’ONG locale Roots Organization for Human Rights and Violation Monitoring rapporte que, depuis le début de la guerre, les FSR et les miliciens « ont commis de nombreuses atrocités contre la communauté massalit », dont des meurtres, des viols, des pillages et des incendies de maisons (Voir l’article de Mohammed Amin).
Syrie : La guerre de l’eau – on le sait – sera un des enjeux majeurs de ces prochaines décennie. La Syrie, touchée par l’inflation et la guerre, expérimente d’ores et déjà les conséquences du réchauffement climatique.
Notons que le chef d’État syrien, Bachar Al-Assad, est désormais sous mandat d’arrêt, pour complicité de crimes contre l’humanité et complicité de crimes de guerre pour les attaques à l’arme chimique de l’été 2013.
Mais il n’est pas le seul inquiété :
