LA DÉPÊCHE DU CCAPL – 1ᵉʳ septembre 2023

En vrac dans le Monde Arabe et au Moyen-Orient…

Algérie : Revenons sur le sujet principal de notre dernière dépêche, à savoir le sommet du BRICS courtisés par de nombreux pays arabes. Malgré des soutiens importants, l’Algérie n’a pas été sélectionnée pour intégrer l’organisation des pays émergents.

D’autres pays orientaux ont eu plus de chance et convaincu les membres du BRICS : il s’agit de l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, auxquels s’ajoute l’Iran, l’Argentine et l’Éthiopie (Voir l’article de Middle East Eye et Agences).

Cet élargissement de l’organisation sera effectif en janvier 2024.

Arabie Saoudite – Turquie : Les deux pays viennent de signer un accord de coopération dans le secteur minier. Le ministre de l’Industrie et des Ressources minérales du Royaume saoudien, Bandar al-Khorayef, et son homologue turc, Alparslan Bayraktar, se sont entendu sur un protocole qui vise à améliorer la collaboration de leur pays : celle-ci passera par un transfert de connaissances et d’expertise dans les services d’exploitation minière, les chaînes d’approvisionnement, les laboratoires, les techniques de forage ou encore les services géologiques.

Les ministres des ressources naturelles turc, Alparslan Bayraktar et saoudien, Bandar al-Khorayef (28 août 2023, Turquie). © Agence de presse saoudienne

Les intérêts commerciaux et économiques conjoints des deux nations ont également été évoqués (Voir l’article d’Arab News). Une politique saoudienne qui s’inscrit dans la volonté du prince héritier Mohamed Ben Salmane de jouer à l’avenir un rôle plus important sur la scène internationale :

Israël – Palestine : Le très polémique ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, fait à nouveau parler de lui suite à une interview donnée pour un média télévisé. Ce dernier y déclare :

« Mon droit, ainsi que celui de ma femme et de mes enfants, de circuler sur les routes de Judée-Samarie (termes utilisés par les nationalistes juifs pour désigner les zones de Cisjordanie occupée), est plus important que le droit de circuler des Arabes. […] C’est la réalité. C’est la vérité. Mon droit à la vie passe avant leur droit au mouvement. »

Ses affirmations n’ont pas manqué de faire réagir, y compris chez l’indéfectible ami israélien : les États-Unis. Par le biais d’un communiqué, le Département d’État a condamné « toute rhétorique raciste », ajoutant que « De tels messages sont particulièrement préjudiciables lorsqu’ils sont amplifiés par ceux qui occupent des postes de direction et ils sont incompatibles avec la promotion du respect des droits humains pour tous ».

Le principal intéressé s’est défendu d’avoir tenu des propos racistes, jouant la carte bien connue aux USA de la « fake news ». Ses propos auraient été – dit-il – délibérément sortis de leur contexte afin de la calomnier (Voir l’article de Middle East Eye).

Libye : Cette semaine, la ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla al-Mangoush, a été contrainte de fuir le pays après une rencontre avec son homologue israélien. Le chef du gouvernement libyen Abdel Hamid Dbeiba – peut-être acculé par les manifestations dans différentes villes du pays – a annoncé avoir « suspendu provisoirement » la ministre, tout en niant que cette réunion ait été planifiée (Voir l’article de Middle East Eye & Agences).

Soudan – Égypte : Autre rencontre au sommet, celle du chef de l’armée soudanaise et du président égyptien (Voir l’article de Gobran Mohamed).

Le commandant en chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, et le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi. (Photo présidence égyptienne)

Après son entrevue avec le dirigeant égyptien, le général al-Burhane a déclaré :

« J’ai tenu à informer les dirigeants égyptiens de l’évolution de la situation au Soudan, et nous demandons au monde de regarder la guerre avec objectivité. La guerre a affecté tous les Soudanais et nous cherchons à y mettre un terme », a-t-il ajouté. « L’armée soudanaise s’est engagée à mettre en place une véritable période de transition, à l’issue de laquelle le peuple soudanais pourra établir son État et choisir qui le dirigera. […] Nous n’avons aucune ambition de pouvoir, et nous cherchons à organiser des élections libres et équitables qui répondent aux aspirations du peuple soudanais. »

Syrie : 12 ans après les premiers soulèvements populaires et la guerre qui s’ensuivit, les Syriens descendent à nouveau dans la rue. Initiées par la communauté Druze, d’autres se joignent désormais à leurs revendications :

Tout ceci, alors que des tensions sont déjà palpables dans l’est de la Syrie :

Tunisie : Le président Kais Saied entend désormais s’attaquer aux « rumeurs » et aux « calomnies » qui se répandent sur la toile. Ce qu’il considère être des « contenus illégaux » seront dès lors traqués et surtout punissables !

Des organisations de défense des droits de l’homme comme Amnesty International avaient déjà exprimé leurs craintes quant à ces lois ciblant la soi-disant cybercriminalité :

« Le nouveau décret-loi prévoit de lourdes peines de prison basées sur des termes ambigus tels que ‘’fake news’’ ».

Amnesty en tient pour exemple le cas de l’avocat Mehdi Zagrouba : l’année dernière, les lois sur la cybercriminalité ont permis d’entamer des procédures contre lui, pour avoir diffamé la ministre de la Justice Leïla Jaffel sur Facebook (Voir l’article de Middle East Eye).

2 thoughts on “LA DÉPÊCHE DU CCAPL – 1ᵉʳ septembre 2023”

  1. Toujours intéressant et bien introduit, sauf une erreur pour la Palestine où il est indiqué que “l’indéfectible ennemi israélien : les États-Unis” . je pense que c’est l’indéfectible ami israélien …

    Merci pour tout

    1. Bonjour,
      Merci pour votre commentaire et pour la relecture ! Effectivement, ami 😉
      L’équipe du CCAPL

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