LA DÉPÊCHE DU CCAPL – 3 mai 2024

Arabie Saoudite : On le sait, le Royaume projetait de normaliser ses relations diplomatiques avec Israël avant les attentats du 7 octobre. Au moment de la contre-attaque dans la bande de Gaza, ce projet du prince héritier « MBS » n’était plus ni tenable ni défendable auprès de sa population ; il a dès lors été mis en pause.

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane lors du 15e sommet annuel des dirigeants du G20 à Riyad, le 22 novembre 2020. © Cour royale saoudienne & Reuters

Une certaine forme de soutien à l’État hébreu semble cependant se maintenir : cette semaine, le média en ligne Middle East Eye a révélé que l’Arabie Saoudite procédait à des arrestations pour des publications anti-israéliennes sur les réseaux sociaux.

Irak : Le Parlement irakien a récemment adopté un texte de loi criminalisant les relations homosexuelles et les transitions de genre. Les peines encourues peuvent aller jusqu’à quinze ans de prison :

Israël – Palestine : Toujours pas de fumée blanche ! Bien qu’on le dise imminent, les partisans de la paix, qu’ils soient israéliens ou palestiniens, attendent toujours l’annonce d’un cessez-le-feu.

À l’heure de publier cette dépêche, le Hamas n’a pas encore donné sa réponse à la contre-proposition israélienne (Voir l’article de l’AFP). Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a d’ailleurs déclaré à ce sujet (Voir l’article de Rommer M. Balaba):

« Le Hamas doit décider, et rapidement, s’il doit accepter la proposition extraordinairement généreuse de cessez-le-feu. J’espère qu’il prendra la bonne décision et que nous pourrons changer fondamentalement la dynamique »

Le Hamas a cependant fait pression en publiant une récente vidéo des otages encore retenus captifs dans la bande de Gaza :

Le Premier ministre Benjamin Nétanyahou est dès lors de plus en plus sous pression, tant sur le point politique que judiciaire (Voir l’article de Middle East Eye) :

Pour tenter d’apaiser la situation et l’allié américain (Voir l’article de l’AFP), le gouvernement israélien a autorisé l’entrée d’aide humanitaire en plus grande quantité à Gaza :

Le Premier ministre Benjamin Nétanyahou a malgré tout été limpide : il n’est pas prêt à abandonner son projet d’offensive sur Rafah :

À l’international, les soutiens de la cause palestinienne organisent des blocages de lieux publiques et d’Universités, que ce soit en France (Voir l’article de l’AFP), en Belgique (Voir l’article de La Libre & Belga) ou aux États-Unis :

Jordanie : La monarchie jordanienne a toujours affirmé soutenir la cause palestinienne. La reine Rania, épouse de l’actuel roi Abdallah II, est d’ailleurs elle-même d’origine palestinienne.

Néanmoins, dans la nuit du 14 avril, alors que l’État hébreux était visé par des drones et des missiles iraniens, la Jordanie est intervenue en sa faveur. Cette « aide » a été lourdement critiquée par la population qui accuse la monarchie d’adopter une position ambigüe (Voir l’article de  Nour Martin).

Des Jordaniens scandent des slogans lors d’une manifestation près de l’ambassade d’Israël à Amman en soutien aux Palestiniens (28 mars 2024). © Khalil Mazraawi & AFP

Liban : Une bonne nouvelle pour ce pays en crise ! L’Union européenne a annoncé une aide d’un milliard d’euros pour soutenir l’économie libanaise.

Dans la droite ligne des accords déjà conclus avec les pays du sud de la Méditerranée, Ursula von der Leyen en visite à Beyrouth, a déclaré que les fonds débloqués seront « disponibles à partir de cette année jusqu’en 2027. Nous voulons contribuer à la stabilité socio-économique du Liban », ajoutant qu’en contrepartie les Européens espéraient pouvoir « compter sur une bonne coopération » des autorités libanaises dans la lutte contre l’immigration clandestine (Voir l’article de l’AFP).

Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth. © AFP

Cela redorera-t-il le blason occidental ? Rien n’est moins sûr… En effet, comme le souligne le média Orient XXI, l’amour du Liban pour la France, les États-Unis ou – de manière plus générale – pour l’Occident, ne cesse de se ternir (Voir l’article de Clothilde Facon-Salelles et Ségolène Ragu). Et il faut le dire, la situation actuelle à sa frontière avec Israël est loin d’apaiser la situation.

Des manifestants passent devant un portrait du président français Emmanuel Macron lors d’un rassemblement devant l’ambassade de France à Beyrouth pour exprimer leur solidarité avec les Palestiniens (16 octobre 2023). © Joseph Eid & AFP

Soudan : De nouvelles informations tragiques nous parviennent depuis la région du Darfour. Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) assiègeraient la capitale de l’État du Darfour du Nord, capitale dans laquelle est toujours piégé un million de civils (Voir l’article d’Oscar Rickett).

Une salle bondée dans un hôpital d’El-Fasher, dans la région du Darfour du Nord, au Soudan. ©AFP & MSF

De nombreux experts soudanais et internationaux mettent en garde contre un massacre imminent qui pourrait générer « des pertes à l’échelle d’Hiroshima et de Nagasaki » !

Tunisie : Se prépare-t-on à vivre une nouvelle crise des migrants dans le pays, une nouvelle vague de violence à leur encontre ? Les récents éléments sont effectivement inquiétants :

Et tout cela, faut-il le mentionner, dans un pays de plus en plus critiqué pour son respect de la liberté de la presse (Voir l’article de Lilia Blaise).

Turquie : Certains ont évoqué l’inaction des dirigeants turcs dans le dossier palestinien, comme une des causes de la défaite du parti du premier ministre Recep Tayyip Erdoğan aux récentes élections. Si c’est le cas, celui-ci semble avoir écouté les urnes :

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