LA DÉPÊCHE DU CCAPL – 2 septembre 2022

Le MENA fait son cinéma !

La région du MENA, comme souvent qualifiée par les anglophones (litt. : Middle East and North Africa) commence à se faire une place dans le monde du cinéma.

Le festival international du film de Venise – qui débute cette semaine – fait la part belle au contenu moyen-oriental. Des cinéastes de la région sont d’ailleurs en lice pour la récompense la plus prestigieuse de la Mostra de Venise : le Lion d’Or.

Dans la sélection Orizzonti (Horizons), le réalisateur Rachid Hami (né en Algérie) présentera « Pour la France ». Ce long-métrage, tourné en partie au Maroc, raconte l’histoire d’un jeune officier qui décède lors d’un rite d’intégration dans une prestigieuse école militaire française, Saint-Cyr.

Dans la sélection Orizzonti Extra figure la réalisatrice syrienne Soudade Kaadan avec Nezouh. Dans une ville de Damas en guerre, Mutaz refuse de fuir et de connaître la vie de réfugié. Sa femme et sa fille se retrouvent face à un choix difficile : rester avec lui ou fuir vers la sécurité.

Dans la même sélection, on trouve Janain mualaqa (Hanging Gardens), premier film du réalisateur irakien Ahmed Yassin Aldaradji. Le film suit As’ad (12 ans), un ramasseur d’ordures qui travaille dans les décharges de Bagdad.

Si vous êtes plutôt plateformes de streaming, ceci devrait vous intéresser ! Léa Taieb, journaliste, Juliette Gamonal, responsable marketing dans l’audiovisuel, et Yasmine Djemai, chargée de programmation et d’éditorialisation lancent YEMA, une plateforme VOD pour la promotion du cinéma d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (Voir l’article de Samia Lokmane).

Nous vous avions déjà parlé de ce projet qui se veut une alternative aux géants du streaming et vise à mettre en valeur des productions qui ne sont – selon elles – pas suffisamment distribuées dans les salles de cinéma en France; le plateforme est désormais accessible au public !

En vrac dans le Monde Arabe…

Arabie Saoudite : Le pays est toujours en quête d’innovation et se lance pleinement dans des projets futuristes. Le dernier en date est « The Line », une ville linéaire sans voiture et sans route (Voir l’article de Mohammad Saleh):

Irak: Il y a quelques semaines nous évoquions l’instabilité politique que connait actuellement l’Irak. Moqtada al-Sadr, leader du parti chiite rêvait alors d’élections anticipées et ses partisans avaient pris possession du parlement.

C’est pourquoi on apprend avec étonnement qu’il compte désormais se retirer définitivement de la vie politique (Voir l’article de l’AFP) :

« J’avais décidé de ne pas m’immiscer dans les affaires politiques. J’annonce donc maintenant mon retrait définitif et la fermeture de toutes les institutions à l’exception du Mausolée sacré [de son père Mohammed Sadr mort en 1999], du Musée d’honneur et de l’Autorité du patrimoine al-Sadr », a écrit Moqtada Sadr sur Twitter.

Moqtada Sadr. © AFP & Qassem al-Kaabi

Cette annonce a provoqué des heurts et des oppositions armées entre les différents camps :

Israël / Palestine: Cette semaine, nous évoquons les pressions subies par les personnalités médiatiques soutenant ouvertement la cause palestinienne.

Tout d’abord, le cas d’Alain Gresh, journaliste français et spécialiste de la question israélo-palestinienne. Ce dernier, à la demande de la chaîne d’information en continu BFMTV, livre son analyse, en pleine attaque israélienne contre Gaza, le 6 août dernier (Voir l’article d’Alain Gresh):

« Je développe deux idées : une, factuelle : c’est Israël qui a déclenché l’attaque avant qu’aucune roquette n’ait été tirée par le Jihad islamique ; deuxièmement, la situation de blocus de Gaza, d’occupation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est ne peut déboucher que sur des violences, dont Israël, en refusant d’appliquer les résolutions de l’ONU, porte la seule responsabilité. »

Tout se passe très bien jusqu’à ce que le journaliste apprenne que sa seconde interview est annulée et que la première ne figure plus sur le site de la chaîne d’infos… Censure ? Pression ?

Le second cas est celui du mannequin néerlando-palestinienne, Bella Hadid : celle-ci confie dans une interview avoir perdu des contrats à cause de son soutien à la Palestine (Voir l’article de Nur Ayoubi).

« Il y a eu tellement d’entreprises qui ont cessé de travailler avec moi… J’ai des amis qui m’ont totalement laissé tomber »

Connue pour exprimer ouvertement son soutien à la Palestine, Bella Hadid affirme :

 « J’ai énormément de chance et je suis bénie d’être dans une position où je peux m’exprimer comme je le fais. Et franchement, qu’est-ce que je risque ? De perdre mon job ? »

Libye: 32 morts et 159 blessés, c’est le bilan d’affrontements meurtriers survenus à Tripoli.

Conséquences de la coexistence de deux gouvernements rivaux, ces heurts ont également touché de nombreux bâtiments des dizaines de voitures ainsi que six hôpitaux (Voir l’article de Middle East Eye).

Maroc / Tunisie: La semaine dernière, nous vous diffusions l’allocution du roi du Maroc, Mohammed VI, dans laquelle il invitait tous ses partenaires diplomatiques à « clarifier » leur position et à le soutenir « sans aucune équivoque ».

Or, après une déclaration du Haut représentant pour la politique étrangère de l’Union européenne (UE), l’Espagnol Josep Borrell (Voir l’article d’Ali Lmrabet), c’est avec la Tunisie que des tensions semblent se dessiner :

Et les femmes dans tout ça ?!

Intrigués par la place des femmes dans l’histoire de l’Orient arabe, voici deux thématiques qui devraient assouvir pour partie votre curiosité :

Découvrez le destin incroyable de LA corsaire andalouse Sayyida al-Hurra qui tourmentait les navires espagnols afin de se venger de l’expulsion des musulmans d’Ibérie (Voir l’article d’Esra N Kandur).

La corsaire andalouse Sayyida al-Hurra . © WikiMedia

Poursuivez par la manière dont l’art a façonné l’image de la femme orientale (Voir l’article de Mariem Guellouz) !

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