LA DÉPÊCHE DU CCAPL- 19 avril 2024

Émirats arabes unis : Du jamais vu, le pays du Golfe a été surpris par des pluies historiques cette semaine. L’équivalent de deux années de précipitations s’est abattu sur la célèbre Dubaï en une seule journée :

Mais selon les météorologues, ce phénomène était prévisible : tous les ingrédients étaient réunis.

Iran – Israël : C’est l’actualité qui est parvenue à éclipser le conflit à Gaza ! L’Iran, dont le consulat en Syrie avait été attaqué, tenait Israël pour responsable et avait promis des représailles. C’est chose faite avec une attaque de 300 drones en direction d’Israël (Voir l’article de Middle East Eye & Agences) :

Évidemment, la communauté internationale a condamné cette attaque et a appelé au calme afin d’éviter l’escalade des tensions dans la région. L’affaire a même été portée au Conseil de sécurité de l’ONU (Voir l’article de l’AFP).

Les deux pays se trouvent actuellement dans un jeu de poker-menteur – comme le nomme l’Orient XXI (Voir l’article de Ziad Majed) – où chaque partie affirme ne pas désirer, mais être préparé à la riposte.

Au moment de poster cette dépêche, des explosions ont été entendues à Ispahan :

Israël – Palestine : Pendant ce temps, la guerre se poursuit à Gaza. Après le retrait des forces armées israéliennes du sud de l’enclave, l’heure est à la recherche des disparus pour certains et au retour à la maison (ou ce qu’il en reste) pour d’autres :

Mais les combats sont loin d’être finis ! Le Hamas a annoncé cette semaine avoir officiellement rejeté la proposition de cessez-le-feu israélienne, exigeant une trêve plus durable :

En Cisjordanie aussi, les violences entre Palestiniens et Israéliens ne se taisent pas et sont malheureusement meurtriers.

Notons enfin que les États-Unis se sont opposés à l’adhésion de la Palestine au Conseil de Sécurité de l’ONU :

Liban : À la frontière israélo-libanaise, la tension – qui était déjà bien présente depuis le début de la guerre à Gaza – est encore montée d’un cran depuis l’opposition ouverte entre l’État hébreux et la République Islamique d’Iran. En effet, ce n’est un secret pour personne, le Hezbollah libanais est un allié de l’Iran et un membre de l’axe de résistance à son voisin israélien.

C’est donc peut-être en sa qualité de « proxy » (mandataire, intermédiaire, relai) de l’Iran que le Liban a été touché par des frappes ciblées cette semaine.

Libye : La semaine dernière, nous relayions la politique migratoire de l’Union européenne à l’égard des pays méditerranéens et arabes. Parmi eux, on retrouve inévitablement la Libye dont les côtes sont souvent le point de départ des migrants vers l’Europe.

Or, comme le rapporte InfoMigrants, le traitement de ces candidats à l’exil s’apparente souvent à de la torture. De quoi se questionner sur le partenariat de l’Europe avec ce pays du Maghreb :

La Première ministre italienne Giorgia Meloni, cette semaine en visite en Tunisie, s’est d’ailleurs exprimée sur le sujet de la migration au sein de la Méditerranée :

Maroc : Le conflit israélo-palestinien a des répercussions bien au –delà des frontières de Gaza. Par exemple dans les pays ayant normalisé leurs relations avec l’État hébreu, comme c’est le cas du Maroc.

Depuis le début du conflit, de nombreuses marques de soutien ont été organisées par la population marocaine, dont une partie est opposée à la normalisation.

Al Adl Wal Ihsane, qui organise des manifestations pro-palestiniennes chaque semaine depuis le début de la guerre à Gaza, a dénoncé « avec la plus grande fermeté » ce jugement « injuste », d’après un communiqué. ©Fadel Senna & AFP

C’est le cas d’Abderrahmane Zankad, militant islamiste marocain membre du mouvement d’Al Adl Wal Ihsane (mouvance interdite, mais tolérée dans le pays). Comme le rapporte Middle East Eye, Zankad a été condamné ce lundi 8 avril à la suite de publications sur Facebook dans laquelle il critiquait « la normalisation avec Israël et les positions des dirigeants arabes »  ainsi que le roi Mohammed VI en titre de « commandeur des croyants » (Voir l’article de l’AFP).

Le tribunal de première instance de Mohammedia (près de Casablanca) a jugé qu’il s’agissait d’un « offense au roi » et « atteinte à la monarchie ».

Soudan : Cette semaine, les médias sont abondamment revenus sur cette « guerre oubliée » qui dure depuis un an déjà. Guerre civile, crise humanitaire sans précédent, nettoyage ethnique, … les qualificatifs pour décrire ce conflit ne manquent pas :

Pour tenter de remédier à cette crise humanitaire, la France, l’Allemagne et l’Union européenne ont organisé une conférence cette semaine à Paris :

À l’issue de cette réunion, les pays participants – membres ou non de l’Union européenne – ont pu annoncer une aide financière à hauteur de plus de 2 milliards d’euros : 110 millions seront donnés par la France, 244 par Berlin, 350 par Bruxelles et 138 par Washington (Voir l’article de l’AFP).

Syrie : La question des ressortissants étrangers détenus dans des camps de prisonniers, ressurgit à nouveau. En effet, cinq an après la défaite de l’État Islamique (EI), ce sont encore plus de 55 000 personnes, dont près de 30 000 enfants, sont toujours détenues dans le nord-est de la Syrie (Voir l’article de Simon Hooper).

Dans un contexte régional de plus en plus instable, de nombreux observateurs (dont les observateurs des droits de l’homme de l’ONU ou encore des ONG humanitaires) encourage les pays d’origine d’assumer leurs responsabilités vis-à-vis de leurs ressortissants. D’après Paulo Pinheiro, le président de la Commission d’enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne :

« Autant que le monde puisse souhaiter oublier, dans le nord-est de la Syrie, cinq ans après la chute de Baghouz, près de 30 000 enfants continuent d’être illégalement détenus dans des conditions qui s’apparentent à des traitements cruels et inhumains. Je répète : 30 000 enfants, détenus depuis cinq ans. Notre appel à tous les États est le suivant : libérez les enfants ! »

Une femme porte un enfant dans le camp d’al-Hol (10 octobre 2023). ©Delil Souleiman & AFP

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