Revue culturelle du 29 janvier 2021

INTRO

En cette période difficile pour la culture et pour l’art, nous avons décidé de transformer notre désormais traditionnelle revue de presse en une revue culturelle. Bienvenue dans un monde artistique encore confiné !

Art arabe, art islamique ou art musulman ?

La manière de qualifier ces productions artistiques a longtemps posé problème aux spécialistes occidentaux. Divers appellations ont donc cohabité et cohabitent toujours en l’absence de consensus du monde de l’art. Au XIXe siècle, on parlait volontiers d’ « art musulman » pour désigner « les monuments des pays soumis à la loi de l’islam, qu’ils soient placés à l’Orient ou à l’Occident ». Au XXe, on verra apparaître l’appellation d’ « art islamique » voire d’ « arts de l’Islam » pour désigner l’ensemble des créations artistiques des pays sous influence musulmane (où « Islam » fait référence à un ensemble de traits culturels, contrairement « islam » qui renvoie la religion). Cependant, nous préférons suivre le choix de certains historiens de l’art, en désignant l’ensemble des productions artistiques du monde arabe – de l’Antiquité préislamique à la période contemporaine – comme étant de l’ « art arabe ». Ce faisant, nous réaffirmons l’existence, la construction et l’évolution d’une forme artistique avant l’arrivée de l’islam ainsi que des œuvres dissociées de toute religiosité.

Vers un art arabe contemporain

Partant du postulat d’un art arabe profane qui se transforme sous l’influence des courants artistiques modernes, que penser d’un art arabe contemporain ?

Tout d’abord, qui en sont les acteurs ? Les artistes arabes contemporains sont des artistes originaires des pays arabes et/ou y résidant ; cela englobe donc également tous les artistes issus des différentes diasporas, soit un ensemble de personnalités et de pratiques hétérogènes (la peinture, la sculpture, l’art graphique, la photographie, la vidéo, l’art numérique,…).

Ces créateurs se sont nourris des courants artistiques, des échanges culturels mais aussi des influences variées de leurs pays d’accueil. C’est ainsi que dans le courant des années 90 et au tournant du XXIe siècle, le monde de l’art a vu émerger une nouvelle génération d’artistes s’éloignant ou modelant les codes de l’ « art arabe » considéré comme traditionnel :

L’artiste marocain Saïd Ouarzaz en pleine création (Source : IMA)
Nja Mahdaoui, Composition (fragment de l’œuvre)

Une reconnaissance de l’art arabe ?

L’art arabe contemporain fait cependant face à de nombres défis : déficit de structures locales dédiées à l’art, inexistence d’un marché comme d’un public in situ, situations de conflit masquant la réalité d’une production qui a toujours tenté d’exister, …

Néanmoins, il faut noter un changement venant des pays arabes eux-mêmes. En effet, les années 2000 ont donné naissance à plusieurs initiatives ayant pour but de redonner ses lettres de noblesse à l’art arabe contemporain : ouverture de musées, de foires internationales, des galeries et sociétés de vente. Ce rayonnement s’étendra jusqu’à atteindre les plus grandes institutions d’art en Europe : le Tate Modern, le British Museum mais aussi le Guggenheim, qui ont tous créé des comités d’acquisition spécialisés d’art arabe moderne.

Il va de soi que le combat n’est pas encore gagné et beaucoup de travail reste à accomplir en matière de reconnaissance de l’art arabe contemporain … Mais restons optimiste !

Sources :

https://vous-avez-dit-arabe.webdoc.imarabe.org/arts-science/art-arabe-ou-arts-de-l-islam/art-arabe-art-musulman-ou-arts-de-l-islam

https://vous-avez-dit-arabe.webdoc.imarabe.org/arts-science/l-art-arabe-aujourd-hui/qu-est-ce-que-l-art-arabe-contemporain

http://www.slate.fr/story/182580/culture-art-contemporain-arabe-nationalisme-panarabisme-rayonnement-international


PEINTURE

L’univers imagé d’Aziza Guermazy, peintre tunisienne

Arab news | Voir l’article de Rami Abou Diab

La peintre tunisienne Aziza Guermazy a snobé une carrière commerciale à l’âge de 27 ans sans éducation artistique prestigieuse. Son audace a pourtant été récompensée avec sa première exposition personnelle intitulée «Imaginarium» à l’Agora de Tunis et le prix de la résidence d’artiste à la Mediterranean Contemporary Art Prize. Découvrez ici la peintre aux personnages semi-humains de 1001 couleurs !

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© Aziza Guermazy

« Le beau visage de Beyrouth ne va jamais disparaître ! »

L’Orient Le Jour | Voir l’article original de Colette Khalaf

À la galerie Lemand (Paris), l’artiste syrien Khaled Takreti affiche deux de ses œuvres dans le cadre d’une exposition collective dédiée au Liban et intitulée « Hommage à Beyrouth ». Colette Khalaf du quotidien L’Orient-Le Jour a interviewé cette artiste dont la vie personnelle est intimement liée au Liban. Lire l’interview.

Artistes palestiniens de père en fils

Association France Palestine Solidarité | Voir l’article original de Gaza Stories

Coup de projecteur sur ce duo père / fils, tous deux passionnés par la peinture. Raed Issa, artiste de Gaza, perd son atelier, sa maison et de ses œuvres lors d’un bombardement israélien en 2014. Aujourd’hui, malgré le contexte politique et épidémiologique difficile, le père encourage les élans artistiques de son fils. Aboud a en effet passé son confinement à reproduire des tableaux de grands noms tels que Leonard De Vinci ou Van Gogh.

Un musée d’art moderne et contemporain à Gaza

Les Inrockuptibles | Voir l’article original de Julie Ackermann

De la bande-dessinée à la peinture, en passant par la sculpture ou le dessin, le musée a pour ambition de cartographier l’art moderne et contemporain. Comprenant déjà 370 œuvres, le musée précise d’entrée de jeu ne pas être un musée sur la Palestine mais pour la Palestine !

al-Thawra/La Révolution d’Abdalla Hamed

MUSIQUE & DANSE

Du saxophone à Arab Idole

Libérté | Voir l’article original de Yasmine Azzouz

Chez les Adjrad, on est musicien de père en fils. L’amour de la musique s’est manifesté à un très jeune âge pour le cadet, Koussaïla, grâce à la mandole de son père mais c’est surtout le saxophone, qu’il découvre à l’Institut régional de formation musicale d’Alger, qui marque son parcours de musicien. Rencontre avec le chanteur, compositeur et musicien Koussaïla Adjrad.

Un phénomène sur youtube pour chanson à l’occasion de yenayer

Le Matin D’Algérie | Voir l’article original de Kacem Madani

Vous souvenez de Yenayer, le Nouvel An amazigh que nous évoquions dans une précédente revue de presse ? Cette fête traditionnelle haute en couleur, de partage et de renouveau a inspiré les artistes. En voici un exemple : le nouveau clip « Imuɣas » (les vacances) de la chanteuse Taous Arhab vient d’atteindre un million de vues sur YouTube en moins de deux semaines !

Ibrahim Maalouf, le trompettiste

La musique arabe vous connaissez ? Et si vous découvriez un trompettiste franco-libanais, connu pour ses impro’ et ses talents comme compositeur de musiques de film ? Pas besoin de grande introduction, juste à écouter !

CALLIGRAPHIE

Spirit of the letter de Larbi Cherkaoui

Arab news | Voir l’article original de Ouafaa Bennani

L’artiste plasticien Larbi Cherkaoui dévoile son exposition individuelle intitulée « Spirit of the letter », soit « Esprit de la lettre » du 9 février au 12 mars 2021 à L’Atelier 21. Son trait est une fusion captivante entre la calligraphie et l’art abstrait, le tout disposé sur des matériaux originaux pour transformer, désincarner la lettre,et lui rendre sa forme essentielle qui est non verbale. Êtes-vous prêt à faire ce voyage ? C’est par ici.

Découvrez les autres œuvres de Larbi Cherkaoui ici.

La calligraphie transarabe par Mohamed Boustane

Découverte de l’artiste Mohamed Boustane: il décide en 1991 de quitter son travail pour se consacrer entièrement à l’art de la calligraphie arabe. Et ça lui réussit puisqu’il enchaine les expositions et les prix !

Sans titre, Mohamed Boustane

Dans son travail,  il tente de conscientiser les limites de toute écriture et ainsi viser une « désarabisation » en créant des lettres transarabes, Mohamed Boustane crée une forme de liberté bien plus radicale que celle qui existait autrefois chez les autres calligraphes arabes.

LA RENCONTRE DU CCAPL

On ne le dira jamais assez, l’épidémie mondiale de Covid plonge le secteur de la culture dans une profonde autoréflexion. Dans cette interview, nous abordons la question de l’art en temps de crise avec Omar Ibrahim, artiste syrien spécialisé en peinture, design graphique et en aménagement d’intérieur.

© Omar Ibrahim

CCAPL : Comment votre art a-t-il été influencé par l’épidémie de Coronavirus ?

Omar Ibrahim : Étant donné que mes recherches artistiques et culturelles se sont étalées sur plusieurs années, je n’ai pas vu de changement notable dans la construction de mon travail artistique et dans la façon de le penser. Ce qui est néanmoins positif pendant le confinement, c’est d’avoir pu… [Lire la suite]

ÉVÉNEMENTS

Les galeries d’art du Moyen-Orient à visiter virtuellement

Middle East Eye | Voir l’article original Tim Cornwell

2021 commence sur la même note que la fin d’année 2020. Le secteur culturel est en berne et les amateurs d’arts doivent prendre leur mal en patience. Pour palier à cette disette artistique, plusieurs établissements ont adapté leurs services pour permettre aux visiteurs de continuer à s’ébahir devant des œuvres historiques. Dans cette sélection réalisée par le périodique Middle East Eye, découvrez 11 musées qui ouvrent virtuellement leurs galeries au monde entier.

Visitez de chez vous l’Institut du Monde Arabe avec des experts

Institut du Monde Arabe | Voir l’article original

Toujours très peu de perspectives pour la culture dans les nouvelles mesures prises par les différents États européens… Alors que faire si ce n’est rester chez soi ? Eh bien, sachez qu’il est possible de faire une visite guidée du célèbre Institut du Monde Arabe à Paris et ce depuis son divan ! Embarquement immédiat pour un  parcours à travers ses différents salles thématiques, en compagnie de guides conférenciers experts !

31 janvier 2021 Atelier virtuel Arabesque L’Institut du Monde Arabe Paris

Unidivers.fr | Voir l’article original

L’Institut du Monde Arabe vous fixe également rendez-vous ce dimanche 31 janvier 2021 de 15h à 16h30 et le dimanche 14 février 2021 de 15h à 16h30 pour vous essayer à l’art arabesque, si particulier avec ses motifs floraux et ses enchevêtrement de formes stylisées.

Inscrivez-vous à cet atelier donné par une plasticienne de l’Atelier des Feuillantines et confectionnez une œuvre avec le confort de votre maison !

ACTUALITÉS

« Nous voulons mourir en martyrs » 

L’orient Le Jour | Voir l’article original de Lyana Alameddine

Depuis lundi,  Tripoli, la capitale du Liban-Nord est marquée par des heurts entre protestataires et forces de l’ordre. Les violences ont déjà fait plus de 200 blessés et un mort, Omar Tayba, 29 ans. De quoi décupler la colère de la rue et alimenter un désir de revanche : « Nous voulons mourir en martyrs comme lui » affirme certains jeunes manifestants. 

« Nous voulons mourir en martyrs »
Même les enfants mineurs prennent part aux manifestations Source : Photo João Sousa

Les nuits chaudes de Tripoli ou quand le ras-le-bol des Libanais brave le confinement ! 

L’Orient Le Jour | Voir l’article original Scarlett Haddad 

Les citoyens libanais sont descendus dans la rue à Beyrouth et dans la Békaa afin de crier leur colère et leur ras-le- bol du bouclage, du chômage forcé et des conditions économiques de plus en plus difficiles. En effet, près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté et aucune sortie de crise ne semble en vue, bien au contraire … 

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