LA DÉPÊCHE DU CCAPL – 25 novembre 2022

En vrac dans le Monde Arabe…

Arabie Saoudite : On ne cesse de le répéter, l’Arabie est une terre de contraste. L’actualité du pays cette semaine n’en est qu’une preuve supplémentaire :

Une terre d’héritage, tout d’abord, avec l’évocation par le média Orient XXI,  de l’empreinte durable du roi Salman sur le royaume. Beaucoup plus discret que son fils, Mohamed Ben Salman (MBS), le monarque n’en est pas moins une figure importante de la famille royale. Le legs du fils du fondateur du royaume Abdelaziz Ibn Saoud, pourrait être assez profond que pour tracer le règne de Mohamed Ben Salman (Voir l’article de  Philippe Gérard).

Le roi Salman Ibn Abdelaziz Al-Saoud lors de sa rencontre avec le président américain Joe Biden (Djeddah, 15 juillet 2022). © SPA & AFP

Une terre de polémiques et de brutalité ensuite, avec l’affaire Khashoggi. Pour rappel, Jamal Khashoggi était un journaliste saoudien basé aux États-Unis. Il a, selon toute vraisemblance, été assassiné en octobre 2018 dans l’enceinte du consulat saoudien en Turquie et ce, sur ordre du prince héritier Mohamed Ben Salman. Si les services de renseignements américains ont des preuves de ce crime, il semble que MBS n’ait jamais eu à craindre la moindre inculpation.

Information désormais confirmée par les déclarations du président américain, Joe Biden.  Son administration a déclaré que le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salman, devrait être considéré comme étant à l’abri d’une action en justice. Sa  position de premier ministre devrait ainsi le protéger contre un procès intenté par la fiancée du journaliste assassiné, et par le groupe de défense des droits fondé par Jamal Khashoggi lui-même, Democracy for the Arab World Now.

Une terre de futur, enfin, avec des projets toujours plus loufoques. Cette fois, Arabe News nous présente le projet Pangeos, « gigantesque térayacht » et véritable ville flottante en forme de tortue. D’une valeur de 8 milliards de dollars, Pangeos (en référence au supercontinent préhistorique appelé Pangée) est une création du studio de design italien Lazzarini et pourrait accueillir jusqu’à 60 000 personnes (Voir l’article de Ayah Bourghli). 

Émirats Arabes Unis: Dubaï et ses influenceurs vont faire leur entrée dans la pop culture. Les 26 et 27 novembre prochain, le pays accueillera la première édition de la convention Stars Con. Cet évènement permettra aux cinéphiles de rencontrer leurs idoles, de leurs faire signer des autographes mais aussi d’assister à des conférences, de découvrir de nouveaux jeux vidéos et des tournois de sports électroniques (Voir l’article d’Arab News).

Parmi les stars présentes, les organisateurs ont entre autres annoncé la venue de Jordan Patrick Smith (Vikings), David Anders (iZombie, Vampire Diaries et Once Upon a Time), Luka Peros (La Casa de Papel), Michael Cudlitz (The Walking Dead), et Dan Fogler (Les Animaux fantastiques et The Walking Dead) et Tom Wlaschiha (Game of Thrones et Stranger Things).

Iran : Les iraniennes ont trouvé un nouvel outil pour lutter contre la surveillance des femmes : les serviettes hygiéniques ! Elles ont décidé de mettre des protections hygiéniques sur les caméras de surveillance pour s’opposer au code vestimentaire imposé aux femmes.

Les internautes approuvent ce moyen d’expression et soutiennent ces femmes qui participent aux manifestations depuis la mort de Mahsa Amini. A côté de certaines caméra de surveillance, sont inscrits les noms des personnes qui se sont opposées à la politique des dirigeants et qui ont été emprisonnées ou tuées. (Voir l’article de Mera Alada)

Serviettes hygiéniques qui couvrent les caméras de sécurité. © Twitter, @ShukriyaBradost

Liban: On le pensait arrivé au fond du gouffre mais, depuis la fin du mandat du président Michel Aoun, le Liban est un navire sans capitaine. La population s’enfonce toujours plus dans la précarité et s’attaque désormais aux banques : les citoyens en sont en effet réduit à braquer leurs institutions bancaires en vue de récupérer leurs propres fonds. 

Dans la seule journée du 23 novembre (Voir l’article de Rami Boustani & Léonard Sompairac), trois citoyens libanais ont braqué des banques et deux tentatives avaient également été enregistrées les jours précédents. Entre désespoir et résistance, ces épargnants réclament leur argent (Voir l’article de Najia Houssari).

Palestine: Funeste bilan pour la Cisjordanie ! Le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU, qui a commencé à comptabiliser les victimes dans les territoires palestiniens en 2005, a estimé que le mois d’octobre dernier détenait le record du nombre de Palestiniens tués par les balles israéliennes en Cisjordanie occupée (y compris Jérusalem-Est) en 2022. Ce mois le plus meurtrier ne serait selon eux que l’annonce de l’année « la plus meurtrière ».

© Middle East Eye

Selon l’analyse de MEE, Il s’agirait également du bilan le plus lourd en Cisjordanie en l’espace d’un mois depuis le mouvement de contestation nationale de mai 2021 contre les attaques israéliennes sur la mosquée à al-Aqsa (Voir l’article de Huthifa Fayyad).

Syrie : La chute de l’État Islamique a laissé derrière elle bon nombre d’enfants de combattants. S’est alors posé la question du rapatriement de ces derniers lorsque les parents (ou l’un d’entre eux) étaient Européens. Les pays de l’Union se sont déchirés sur cette problématique, n’étant pas tous d’accord sur le comportement à adopter face à ces enfants né sous l’État Islamique.

Enfants et leur mère dans les camps d’al-Hol et de Roj. © AFP & Delil Souleiman

Aujourd’hui, dans un rapport intitulé « Mon fils est juste un enfant comme les autres », Human Rights Watch (HRW) affirme que ces enfants s’adaptent « bien » une fois rapatriés et se sociabilisent comme les jeunes de leur âge (Voir l’article de l’AFP). Pour cette enquête, l’ONG a en effet interrogé des proches, parents d’accueil, assistants sociaux et enseignants d’une centaine d’enfants âgés de 2 à 17 ans, tous revenus de zone irako-syrienne entre 2019 et 2022 et résidant désormais en Europe (Allemagne, France, Kazakhstan, Ouzbékistan, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède).

Turquie – Syrie : La tension monte à la frontière turco-syrienne ! Plus déterminé que jamais à protéger sa frontière méridionale, la Turquie a visé des positions de combattants kurdes dans le nord de la Syrie. Dimanche, elle a également lancé l’opération Griffe Epée multipliant les raids aériens et les tirs d’artilleries contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des unités de protection du peuple (YPG). Le gouvernement turc accuse ces derniers d’avoir participé à l’attentat du 13 novembre à Istanbul qui a fait six morts et 81 blessés (Voir l’article de l’AFP).

USA – Israël : Les deux pays ont décidé de s’associer dans le cadre d’exercices militaires conjoints.

Fox News Digital a révélé que le chef d’état-major israélien Aviv Kochavi et le président des chefs d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley envisagent d’organiser une série d’exercices de l’armée de l’air dans les prochaines semaines, afin de former des soldats à un éventuel conflit avec l’Iran et ses alliés (Voir l’article de l’AFP).

Coupe du Monde 2022 au Qatar 

Arabie Saoudite : La joie de l’Arabie saoudite grâce à la victoire des faucons verts contre l’Argentine le mardi 22 novembre ! L’Arabie saoudite a créé la première sensation de ce mondial après avoir décroché une victoire historique contre l’Albiceleste argentine.

Malgré un penalty inscrit par le capitaine Lionel Messi, les Saoudiens ont fais preuve de ténacité en égalisant par un but de Salah El-Sherhi et un second but spectaculaire de Salem al-Dawsari. (Voir l’article de Middle East Eye)

Egypte : Mais la coupe du Monde, ce n’est pas que du foot !  En marge de la compétition, se tiennent des rencontres informelle s entre dirigeants politiques. Ce fut le cas lorsque l’émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani a permis au président turc Recep Tayyip Erdoğan et à son homologue égyptien Abdel-Fattah al-Sissi de se rencontrer juste avant la cérémonie d’ouverture (Voir l’article de Ragip Soylu).

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan serre la main de son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi avant la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde à Doha. © Reuters

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