LA DÉPÊCHE DU CCAPL – 1er juillet 2022

Mariages, la beauté des traditions

Les beaux jours et l’été sont souvent synonymes de saison des mariages ! Cette célébration de l’amour est généralement associée à bon nombre de traditions. Mais connaissez-vous celles qui sont en vigueur dans le Monde Arabe et au Moyen Orient ? Grâce à Middle East Eye, on a décidé de vous les faire découvrir cette semaine !

En Algérie…

Sur un territoire aussi varié que l’Algérie, impossible d’avoir une uniformité de traditions. Cependant, on retrouve certains traits communs : c’est le cas du passage aux hammams pour les jeunes mariées mais aussi de l’organisation d’un cortège haut en couleur accompagnant la jeune femme jusqu’au lieu de réception (Voir l’article de Sabrina Amrane).

Une jeune nomade algérienne dans la peau d’une mariée. © AFP

Pour ce qui est des tenues traditionnelles, telles que la gandoura ou le caftan, elles sont connues pour leurs somptueuses broderies d’or et de perles. La mariée ira même jusqu’à changer sept fois (tasdira) de vêtements lors des festivités : celles-ci rendront hommage à sa ville, à ses origines ancestrales et à son héritage.

Au Maroc…

On retrouve également cette tradition des 7 robes lors des mariages. Le célèbre « caftan » est très populaire dans ce pays du Maghreb : les tenues sont brodées et ornées de motifs aux couleurs variables. Les styles vont également diverger entre les différentes régions et cultures (berbère, amazigh, sahraoui, …).

Le clou du spectacle du mariage marocain est l’amariya : il s’agit d’un palanquin richement décoré et porté par les hommes. La mariée y prend place et est élevée au-dessus de l’assemblée.

© www.mariage-marocain.com

En Turquie…

D’autres pays musulmans, comme la Turquie, ont des traditions quelque peu différentes (Voir l’article de Mefaret Aktas). Citons par exemple, le jeu autour de la demande en mariage où la famille de la jeune fille va feindre de la refuser mais aussi un café salé qui testera le caractère et la volonté du futur époux !

La mariée met du sel dans le café de son futur époux pour tester son tempérament. © Reuters

Et en Palestine …

Rappelez-vous, il y a quelques semaines nous évoquions les traditions palestiniennes : le henné que l’on retrouve ailleurs dans le monde arabe mais aussi – plus unique – le tratreez, ces broderies multicolores qui ornent les vêtements.

La thobe (robe) brodée, élément important du mariage palestinien. © AFP

Et vous, quelles autres traditions nuptiales orientales connaissez-vous ?!

En vrac dans le monde arabe…

Israël : Pourquoi Israël organise-t-il toujours des élections? Selon l’l’agence américaine Associated Press (AP), « La réponse la plus simple est qu’Israël est profondément – et presque uniformément – divisé sur la question de savoir si Benjamin Nétanyahou doit être Premier ministre. Mais c’est aussi parce que le système politique israélien est composé d’un ensemble de partis idéologiquement diversifiés qui doivent former des alliances – et parfois les rompre – pour obtenir ce qu’ils veulent. » (Voir l’article sur LeMondeArabe.fr)

Israël/Palestine : La mort de Shireen Abu Akleh due à un tir des forces israéliennes selon l’ONU. Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat, a déclaré que : « Toutes les informations que nous avons recueillies – y compris de l’armée israélienne et du procureur général palestinien – corroborent le fait que les tirs qui ont tué Mme Abu Akleh et blessé son collègue Ali Sammoudi provenaient des forces de sécurité israéliennes et non de tirs indiscriminés de Palestiniens armés comme l’affirmaient initialement les autorités israéliennes ». (Voir l’article sur MiddleEastEye.net)

Comment les élites palestiniennes n’ont pas su empêcher le vol de terres par Israël. Le principal détonateur du soulèvement et de la résistance qui ont submergé la Palestine en mai 2021 n’était pas différent de tous les détonateurs que l’on a pu observer depuis le début des années 1880 – à savoir le vol continu des terres palestiniennes par des colons juifs. Retour sur les évènements qui ont mené à la situation actuelle…(Voir l’article sur MiddleEastEye.net)

Jordanie : 13 morts et plus de 250 personnes blessées après une fuite de chlore dans un port. À l’origine du drame, un citerne de chlore gazeux toxique est tombée d’une grue et a explosé dans le port d’Aqaba en Jordanie. La force de l’explosion a projeté un camion le long du port, tandis que des nuages de gaz jaune s’élevaient dans le ciel et que les dockers couraient pour sauver leur vie. (Voir l’article sur Arabnews.fr)

Libye : Vingt personnes sont mortes de soif en plein désert libyen, près de la frontière avec le Tchad, après une panne de leur véhicule sous une chaleur aride. Des milliers de migrants traversent chaque année les frontières poreuses de la Libye depuis le Soudan, le Niger et le Tchad, pour venir travailler dans ce pays ou pour tenter la traversée de la Méditerranée vers l’Europe. Les cas de migrants disparus ou retrouvés morts en plein désert y sont fréquents. (Voir l’article sur Arabnews.fr)

Maroc : La police s’équipe de lassos éjectables. Dans ce qui s’apparente à un petit boîtier de la taille d’un téléphone portable, l’éjecteur se déclenche sur une simple pression similaire à une gâchette, déclenchant un bruit assourdissant. Le boitier éjecte ensuite un fil de kevlar à une vitesse de 150 m par seconde sur une distance allant de 3 à 6 m.  (Voir l’article sur Arabnews.fr)

Maroc – Espagne : Le week-end dernier, Melilla a à nouveau été le témoin d’une tragédie migratoire. Lors d’une tentative d’entrée massive dans cette enclave espagnole au Maroc, 23 personnes d’origine subsaharienne ont trouvé la mort, tandis que « dix-huit migrants et un membre des forces de l’ordre restent sous surveillance médicale » selon une source (Voir l’article de l’AFP).

Le bilan humain est le plus meurtrier jamais enregistré lors des nombreuses tentatives de migrants de pénétrer à Melilla.

Maroc – Algérie : Ces derniers mois, on a souvent été contraints de rapporter les relations tendues entre ces deux voisins du Maghreb. Aujourd’hui, un peu de positivité ! À l’occasion des jeux méditerranéens, les athlètes marocains ont reçu un accueil on ne peut plus chaleureux, accompagné de youyous, des applaudissements et « khawa khawa » (litt. : « nous sommes des frères ») (Voir l’article de Middle East Eye).

https://twitter.com/la_vagueverte/status/1539689083374551047?s=20&t=aabS-YJDI9Gp5qNbgaR2Ww

Liban: On prend les mêmes et on recommence ! Le Premier ministre sortant Najib Mikati s’est à nouveau vu confier la responsabilité de former un gouvernement, un mois après la tenue des premières élections législatives depuis le début d’une grave crise économique et sociale en 2019.

L’homme d’affaire et premier ministre libanais, Najib Mikati. © AGF s.r.l., Rex Featur, REX & SIPA

Pour rappel, le richissime homme d’affaires sunnite a déjà occupé par trois fois le poste de Premier ministre : en 2005, après l’assassinat de Rafic Hariri, en 2011, en remplacement de son fils Saad Hariri, et en 2021 (Voir l’article de Justine Babin).

Ce nouveau gouvernement aura cependant du pain sur la planche pour redresser l’économie et les infrastructures publiques du pays, actuellement réduites à néant. La dernière triste preuve en date est la mort d’une fillette, dont les parents ont été refusés à l’entrée de plusieurs hôpitaux ! La petite Yasmine al-Masri serait donc décédée car ses parents étaient dans l’incapacité de payer le prix exorbitant des frais médicaux (Voir l’article de  Adel Hajjar) :

« Les parents [de Yasmine] l’ont emmené à l’hôpital islamique qui a sorti des prétextes. Puis ils sont allés à l’hôpital Nini, puis à l’hôpital al-Mazloom, et puis à l’hôpital du nord : ils voulaient 1 000 dollars. L’enfant est morte. Maudits soient le gouvernement, le président et tout responsable libanais et propriétaire d’hôpital. » s’insurge un Tweet.

Yasmine al-Masri (1 an). © Capture d’écran Tweeter

Somalie : La Somalie est confrontée à un risque important de famine et des enfants meurent déjà de faim «sous nos yeux», avertit un responsable de l’organisation d’aide alimentaire des Nations unies. La Corne de l’Afrique est à l’heure actuelle particulièrement exposée au risque de famine en raison de quatre saisons consécutives des pluies insuffisantes et de la hausse des prix causée par l’invasion russe de l’Ukraine. (Voir l’article sur Arabnews.fr)

Syrie : Un pays coincé entre l’Iran et la Russie. L’aviation israélienne avait frappé le l’aéroport international de Damas le 10 juin pour empêcher l’envoi d’armes iraniennes à destination du Hezbollah. Ce n’est pas la première fois que l’aéroport de Damas est pris pour cible. À cause de la pression israélienne, le président syrien Bachar Al-Assad doit ménager ses soutiens russes et iraniens tout en esquissant un rapprochement avec les pays du Golfe. (Voir l’article sur OrientXXI.info)

La guerre civile en Syrie fait rage depuis onze ans: 83 civils sont tués chaque jour. Cette guerre a coûté la vie à 306 887 civils au total depuis le mois de mars 2011, soit environ 1,5% de la population du pays avant la guerre. Ce bilan a été communiqué mardi dernier par le Haut-Commissariat des nations unies aux droits de l’homme (HCDH). (Voir l’article sur Arabnews.fr)

Un homme pleure les membres de sa famille à côté de sa maison détruite par une frappe aérienne dans la province d’Alep, dans le nord de la Syrie. (AFP)

Yémen : Middle East Eye révèle cette semaine la tenue – en mars dernier – d’une entrevue entre une délégation saoudienne et le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naim Qassem.  Cette négociation  aurait ouvert la voie à un cessez-le-feu au Yémen, conclu le 2 avril 2022 ; Naim Qassem aurait présenté une liste de demandes et de revendications posant les conditions pour un cessez-le-feu immédiat au Yémen (Voir l’article de David Hearst). Affaire à suivre !

Le secrétaire général adjoint du Hezbollah libanais, le cheikh Naim Qassem. © Reuters

Femmes …

Emirats Arabes Unis : Une femme poignardée à mort par son mari. La jeune femme de de 20 ans a été poignardée 15 fois à la suite d’une dispute avec son mari, a indiqué la police de Charjah. L’homme a avoué avoir tué la femme en raison de différends personnels et a été transféré au ministère public. Nombreux sont ceux qui expriment leur indignation face au crime sur Twitter. Une internaute a tweeté: «Le monde n’est plus sûr pour nous les femmes.»  (Voir l’article sur Arabnews.fr)

Jordanie :  Le tueur d’une étudiante se trouve désormais en état de mort clinique après s’être tiré une balle dans la tête. Oday Khaled Abdallah Hassan, né en 1985, a tué Iman Ersheid, 18 ans, étudiante en soins infirmiers, sur son campus universitaire jeudi dernier. Elle aurait été touchée de cinq balles en sortant d’une salle d’examen. Elle a été enterrée vendredi dans la ville d’Irbid, au nord du pays. (Voir l’article sur Arabnews.fr)

Egypte : La toile est en émoi depuis le meurtre d’une jeune étudiante égyptienne devant son université. Poignardée puis égorgée de sang froid par son agresseur parce qu’elle refusait ses avances, Nayera Ashraf est une énième victime de la violence basée sur le genre. Mardi, un tribunal égyptien a condamné à mort Mohammed Adel, son meurtrier. (Voir l’article sur Arabnews.fr)

Ces drames survenus dans trois pays arabes différents en une semaine montrent qu’il est impératif de considérer le féminicide comme un problème mondial. Ces histoires d’agressions commises contre des femmes par d’anciens partenaires ou par des hommes qu’elles ont rejetés deviennent trop fréquentes. Selon ONU Femmes, environ 736 millions de femmes dans le monde, soit 30% de l’ensemble des femmes âgées de 15 ans ou plus, auraient subi des violences physiques et/ou sexuelles aux mains d’un partenaire intime, des violences sexuelles exercées par un non-partenaire, ou les deux, au moins une fois dans leur vie. (Voir l’article sur Arabnews.fr)

Nayera Ashraf, 21 ans (à gauche) et Iman Ersheid, 18 ans (à droite). © Reuters

Mais les femmes ne sont pas les seules à être persécutées pour ce qu’elles sont : d’autres communautés, comme les LGBTQIA+, sont également souvent prises à parti.

Kamal Al-Solaylee, Yéménite vivant aujourd’hui au Canada, revient dans un livre sur son homosexualité ainsi que sur l’hostilité sociale et la loi du silence que provoque cette thématique dans les pays arabes où il a vécu (Voir l’article de Jean Stern).

Couverture d’Intolérable – Mémoires des extrêmes, de Kamal Al-Solaylee

La réflexion de la semaine…

Pour conclure cette dépêche, focus sur un problème bien loin de ne concerner que notre plat pays…

Qu’en pensez-vous ?

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