LA DÉPÊCHE DU CCAPL – 17 mars 2023

En vrac dans le Monde Arabe et au Moyen Orient…

Algérie – Maroc : Couscous, raï, ou encore zellige. Les deux voisins maghrébins ne cessent de se faire la guerre pour affirmer la paternité de certaines traditions culturelles (Voir l’article de Middle East Eye).

La dernière pierre d’achoppement est le haïk, une longue pièce de tissu blanc ou écru enveloppant la femme de la tête aux pieds : les uns affirmant que le haïk était traditionnellement cousu à Fès et donc au Maroc, les autres clamant que cet habit était celui des combattantes de la guerre d’indépendance algérienne.

Déambulation le 8 mars 2023 dans les rues de Tanger, de Marocaines portant le haïk traditionnel. (Twitter)

On est en droit de se demander si on trouvera un jour une réponse à ces questions de « propriétés culturelles »…

Arabie Saoudite – Iran : Retentissement diplomatique cette semaine, les deux ennemis du Golfe se sont rapprochés !

Un accord entre l’Arabie saoudite et l’Iran a été conclu lors d’une entrevue… en Chine ! Cette médiation chinoise intervient sept années après la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, suite à la prise d’assaut de l’ambassade saoudienne à Téhéran en 2016 (Voir l’article de  James M. Dorsey).

Après l’annonce de ce rapprochement, le ministre saoudien des Finances a même affirmé que le royaume était disposé à « investir rapidement en Iran » (Voir l’article de Nadin Hassan).

Irak : La semaine dernière, nous évoquions l’interdiction des importations d’alcool dans le pays. Le média Le Monde Arabe développe en ligne les tenants et les aboutissants de l’application de cette loi (Voir l’article de LeMondeArabe.fr). Selon la rédaction, quelques mois seulement après son entrée en fonction, le gouvernement irakien a soudainement décidé d’appliquer une loi en sommeil depuis longtemps (elle date de 2016), interdisant les importations d’alcool mais aussi permettant l’arrestation de personnes pour des contenus jugés moralement offensants sur les réseaux sociaux.

Ce durcissement des règles de la part du Premier ministre Mohammed Shia al-Sudani aurait-il pour objectif détourner l’attention des difficultés économiques, telles que la hausse des prix et les fortes fluctuations de la monnaie ? Serait-ce une manœuvre pour récupérer les voix des partis religieux conservateurs ? Ou un peu des deux … ?

Une situation qui rappelle tous les jours à la population le triste anniversaire de l’invasion de leur pays marquant également le début d’une guerre qui a détruit leurs infrastructures, leur économie et leur société…

Iran: Suite de l’affaire d’empoisonnement des jeunes étudiantes iraniennes. Le Monde relaye les déclarations de l’agence de presse officielle IRNA, affirmant que « plus de 100 personnes soupçonnées d’être responsables des incidents dans les écoles ont été identifiées, arrêtées et interrogées. [Certains avaient pour but d’] instiller un climat de peur parmi les élèves et de fermer des écoles », évoquant « de possibles liens avec des organisations terroristes » telles que les Moudjahidines du peuple (MEK) (Voir l’article de Le Monde avec AFP).

Ces interpellations ont eu lieu dans plusieurs provinces : celles de Téhéran et de Qom (Nord), de l’Azerbaïdjan-Oriental et Occidental (Nord-Ouest), du Kurdistan et d’Hamadan (Ouest).

Israël – Palestine: Lors de notre précédente dépêche, nous évoquions les déclarations du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich. Pour rappel, ce dernier avait appelé à rayer d’une localité palestinienne de la carte en pleine crise d’Huwara.

Le ministre israélien d’extrême-droite Bezalel Smotrich. © AFP

Très vite, ces propos avaient fait polémique, y compris à l’étranger. Aujourd’hui, des ONG et certains membres de la communauté internationale ont été clairs sur le fait que le ministre n’était pas le bienvenu en voyage diplomatique. Ce fut le cas lors d’une visite à Washington (Voir l’article de Piotr Smolar) et c’est encore le cas dans le cadre d’une visite en France, à laquelle s’oppose la Ligue des droits de l’Homme (Voir l’article de l’AFP).

Liban : Le gouverneur de la banque centrale, Riad Salamé, ne s’est pas présenté cette semaine à l’audience au cours de laquelle il devait être interrogé par des enquêteurs européens sur des accusations de détournement de fonds publics. Âgé de 72 ans, il dirige la Banque centrale depuis environs trente ans et fait l’objet d’une enquête au Liban mais aussi dans plusieurs pays européens, où il est accusé d’avoir volé 330 millions de dollars…

Par l’intermédiaire de son avocat, Hafez Zakhour, ce dernier a fait savoir qu’il s’agissait selon lui d’ « une violation de la souveraineté libanaise ».

 Libye: La jeunesse libyenne prend son destin en main. Des jeunes fans de high-tech veulent changer les mentalités grâce à leur passion. Le porteur de projet,Youssef Jira, souhaite encourager d’autres jeunes Libyens ayant grandit sous le régime de Kadhafi, à lancer des initiatives autour des technologies. Un seul objectif : moderniser le pays !

Des étudiants libyens assistent à un concours local de robotique à Tripoli, le 4 mars 2023. © AFP

Ce premier évènement réunit donc une vingtaine d’équipes composées de scientifiques en herbe, garçons ET filles, graphistes amateurs et autres apprentis venus de toutes les régions du pays (Voir l’article de l’AFP). 

Syrie: Triste anniversaire cette semaine puisque le conflit syrien entre dans sa treizième année. En 2021, dans le sillage du « Printemps Arabe », la population était sortie dans les rues pour crier son désaccord avec le régime du président Bachar al-Assad. La répression ne s’était pas faite attendre et 12 ans après, le pays dénombre pas moins de 500.000 morts, plusieurs millions de déplacés et une profonde crise économique et humanitaire (Voir l’article de l’AFP). Cette semaine, les Syriens ont tenu à se souvenir en masse de ce triste anniversaire :

Plusieurs milliers de Syriens manifestent à Idleb (Syrie, le 15 mars 2023), pour marquer le 12e anniversaire des premières manifestations contre le régime du président Bachar al-Assad en 2011 et exprimer leur refus de toute “normalisation” avec Damas. © AFP & OMAR HAJ KADOUR

Les manifestants ont également tenu à exprimer leur désaccord envers toutes formes de normalisation avec le président Bachar al-Assad qui tente de récupérer le drame sismique survenu début février, pour revenir sur le devant de la scène internationale.

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