
En vrac dans le Monde Arabe et au Moyen-Orient…
Arabie Saoudite : Depuis son investiture, Donald Trump œuvre intensément à un rapprochement des États-Unis avec les pays du Golfe (Voir l’article de Fatiha Dazi-Héni).
Outre les contrats financiers, ces visites ambitionnent d’aboutir à des accords diplomatiques, par exemple avec Israël ou l’Iran. Des deals qui résument bien l’idée que se fait le président américain du monde géo-économique. Mohammed Ben Salman – quant à lui – profite d’une relation privilégiée avec le président, pour consolider le rôle stratégique du royaume.

© Official White House Photo / Daniel Torok / Flick
Égypte : La terre des pharaons est le pays le plus peuplé du monde arabe et le troisième pays le peuplé d’Afrique, avec plus de 113 millions d’habitants. Ces chiffres qui donnent le tournis, constituent un véritable défi logistique pour l’État. Le président Al Sissi considère d’ailleurs que la surpopulation comme un « danger » pour le pays :
Émirats arabes unis : Occidentalisation ou mondialisation, les pays du Golfe changent progressivement leur mode de vie. Le mode d’alimentation des Émiratis – pour ne citer qu’un exemple – a été radicalement bouleversé depuis la pandémie de Covid, entrainant des conséquences pour la santé publique. Tout comme chez nous, la question de l’obésité et du surpoids s’invite dans l’actualité :
France – Palestine : Alors que la France présidera avec l’Arabie saoudite une conférence internationale sur la solution dite à deux États – israélien et palestinien – en juin prochain, le président Emmanuel Macron réfléchit à la reconnaissance de l’État palestinien (Voir l’article de l’AFP).

Selon lui, il ne s’agit « pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique ».
Et d’ajouter, « Et donc oui, nous devons durcir notre position parce que c’est aujourd’hui une nécessité, mais j’ai encore l’espoir que le gouvernement d’Israël infléchira la sienne et que nous aurons enfin une réponse humanitaire ».
Ces déclarations n’ont pas manqué de faire réagir le gouvernement israélien qui réprouve cette reconnaissance (Voir l’article d’Arlette Khouri). De son côté, les États-Unis ont averti à la fois le Royaume-Uni et la France que toute reconnaissance de l’État de Palestine pourrait entraîner des représailles de la part d’Israël, notamment en matière de coopération sécuritaire et diplomatique (Voir l’article d’Al Jazeera).

Washington a ainsi tenté de dissuader Londres et Paris de faire ce geste symbolique, jugé risqué pour la stabilité régionale et leurs relations avec Tel-Aviv. Cet avertissement survient alors que plusieurs pays européens envisagent cette reconnaissance dans un contexte de critiques croissantes contre la guerre menée à Gaza.
Iran : L’animosité entre Israël et la République islamique reste vive ! Les premiers accusent d’ailleurs les seconds d’être responsables d’une attaque sur l’aéroport international de Tel-Aviv en début de semaine.
En trame de fond, subsiste la question du nucléaire ! Le 4 juin 2025, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a fermement rejeté une proposition américaine visant à limiter le programme nucléaire de l’Iran. Il a souligné que l’enrichissement de l’uranium est essentiel pour la souveraineté nationale et que Téhéran ne renoncera pas à cette activité. Khamenei a accusé les États-Unis de tenter de démanteler le programme nucléaire iranien et a affirmé que l’Iran n’attend pas l’approbation de Washington pour prendre ses décisions. Il a également déclaré que les États-Unis devraient retirer leurs forces de la région. Cette déclaration intervient alors que les négociations entre l’Iran et les États-Unis, par l’entremise d’Oman, sont dans l’impasse, notamment en raison de divergences sur l’enrichissement de l’uranium et la levée des sanctions (Voir l’article d’Al Jazeera).

Israël – Palestine : L’actualité de la semaine à Gaza a été marquée par une polémique autour des distributions de nourriture. On le sait, depuis plusieurs semaines, les denrées alimentaires (tout comme les biens de premières nécessités) qui entrent dans l’enclave, sont infimes au regard des besoins de la population.
La distribution de ces maigres vivres est désormais prise en charge par la Gaza Humanitarian Foundation (Voir les articles des Observateurs de France 24). Cette nouvelle organisation – soutenue par les États-Unis – est très critiquée et accusée de participer au déplacement de population voulue par Israël.
Une note confidentielle de l’unité des droits de l’homme de l’Union européenne révèle que l’armée israélienne utilise la famine comme arme dans la bande de Gaza, en violation du droit international humanitaire. Ce document, rédigé en novembre 2024, accuse Israël d’avoir causé la mort de dizaines de milliers de femmes et d’enfants, et estime que ces actes pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité (Voir l’article d’Al Jazeera).

Ces manœuvres politiques sont de plus en plus dénoncées. Notons, entre autres, la sortie publique de l’ancien premier ministre israélien, Ehoud Olmert, qui a déclaré qu’ « Israël commet bien des crimes de guerre à Gaza » (Voir l’article de Le Monde). Cette déclaration constrate avec l’opinion de Meyer Habib (homme politique et homme d’affaires franco-israélien) qui a déclaré qu’il n’y avait “aucun massacre à Gaza”, provoquant une vive polémique. Ses propos ont été jugés et une enquête a été ouverte. Des députés demandent des sanctions pour apologie de crimes de guerre (Voir l’article d’Oumma).
Un article de Médiapart, relayé par Al Jazeera le 3 juin 2025, souligne une prise de conscience mondiale croissante concernant la cause palestinienne, malgré son arrivée tardive. Des initiatives telles que le départ du « Flottille de la Liberté » vers Gaza, avec des personnalités comme Greta Thunberg et le député européen Rima Hassan, illustrent cette mobilisation. Des manifestations de soutien, notamment par des supporters du PSG lors de la finale de la Ligue des champions, et des prises de position d’intellectuels, dont 300 écrivains francophones dénonçant une « génocide à Gaza », renforcent cette dynamique. Des voix individuelles, comme celles de l’historien israélien Elie Barnavi et de l’écrivain Jean Hatzfeld, mettent en garde contre les signes d’une catastrophe humanitaire en cours. L’article conclut que cette solidarité mondiale, bien que tardive, représente un espoir face à la tragédie persistante à Gaza (Voir l’article d’Al Jazeera).
Jean-Luc Mélenchon est d’ailleurs intervenu sur Al Jazeera pour un échange avec Rima Hassan qui est à bord de la Freedom Flotilla, aux côtés de Greta Thunberg, l’équipage de la Flottille et de militants pour la Palestine, en direction de Gaza, le 3 juin 2025.
Un bateau de la Coalition de la Flottille de la liberté est parti dimanche 1er juin de Sicile pour tenter de percer le blocus de la bande de Gaza et y apporter de l’aide humanitaire. L’équipage est composé d’une douzaine de personnes, dont Greta Thunberg, connue pour son engagement écologiste, et l’eurodéputée insoumise Rima Hassan. Les militants appellent à visibiliser et médiatiser leur action pour dénoncer la politique d’Israël, mais aussi pour protéger leur embarcation.
Rima Hassan, en direct du bateau le “Freedom Flotilla” pour discuter de leur traversée périlleuse en Méditerranée avec Greta Thunberg et 10 autres volontaires. Au cours de cet entretien, Rima nous explique en détail l’objectif de leur voyage, qui vise à sensibiliser le monde au défi humanitaire auquel fait face la Palestine. Elle partage également les enjeux cruciaux de cette mission.
En France, toujours, des dockers du port de Marseille – Fos ont refusé de charger des pièces d’armement destinées à Israël, en solidarité avec la Palestine (Voir l’article d’Oumma).

Libye : Abdel Hamid Dbeibah cherche à instaurer un contrôle total sur Tripoli, à l’image de Haftar à l’Est.
Sa tentative de marginaliser certaines milices a ravivé les tensions et provoqué des manifestations.
Il ambitionne ainsi de devenir l’homme fort de l’Ouest libyen, malgré une scène militaire fragmentée (Voir l’article de Driss Rejichi).

© Capture d’écran de la vidéo diffusée par la chaîne Al-Hadath
Maroc : Après la France et d’autres pays européens, le Royaume-Uni reconnait lui-aussi la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental. Usant du même argument que la diplomatie française, Londres a affirmé que le plan marocain était « la base la plus réaliste pour résoudre le conflit dans cette région ».
Syrie : Nouvelle étape dans le jeu diplomatique syrien depuis la chute du régime Assad ! L’émissaire américain pour la Syrie, Thomas Barrack, est arrivé cette semaine à Damas (Voir l’article de l’AFP).

À cette occasion, l’émissaire Thomas Barrack (également ambassadeur en Turquie) a inauguré la résidence de l’ambassadeur américain avec le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani. À noter que l’ambassade américaine dans le pays avait été fermée en 2011, lors du soulèvement populaire.